Comment adapter son alimentation pour prendre soin de sa santé?
Article écrit par Marie Périn Naturopathe, coach jeûne et détox
Etat des lieux de notre alimentation
Hippocrate le disait déjà au 5ème siècle avant JC « Que ton aliment soit ta première médecine ». Alors que s’est-il passé entre temps pour qu’on en arrive à une alimentation aussi peu physiologique avec une explosion des maladies dites « de civilisation » ? Par exemple avec le développement du syndrome métabolique qui est un état inflammatoire qui fait le lit des maladies cardiovasculaires, premières causes de mortalité dans le monde !
Et si l’alimentation était au cœur de tous ces chamboulements sur notre santé ?
L’hygiène de vie est en cause dans ces dérèglements et en particulier l’inadéquation entre l’alimentation et l’activité physique. On mange trop et mal et en plus on se dénutri car on consomme des calories vides qui s’entassent et encrassent notre organisme. Certes il y a la détox qui peut nous aider à nettoyer mais la première intention consiste à limiter toutes les sources de toxiques et apporter une alimentation vivante, vraie et variée à notre organisme.
Alors comment trouver ou plutôt retrouver une alimentation physiologique, qui nourrit notre organisme et permet de préserver notre santé ?
Une alimentation variée
Quels sont nos besoins ? Les macro et les micronutriments
Nous avons besoin de macronutriments (glucides, protéines, lipides) pour que notre organisme fonctionne normalement mais aussi de micronutriments (minéraux, vitamines, oligo-éléments)) indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Les macronutriments
Les glucides
Les glucides sont présents majoritairement dans les fruits et les céréales. Plus ils sont complexes, donc combinés à des fibres, et plus leur temps d’absorption dans l’organisme va être long et moins les pics de glycémie seront élévés. A savoir que ces pics de glycémie créent des pics d’insuline (hormone qui permet aux glucides d’entrer dans les cellules pour être utilisés), qui peuvent à termes mener à des déséquilibres métaboliques comme l’hyperinsulinémie favorisant les pathologies comme le diabète de type II. Apportées en petites quantités elles permettent de couvrir nos besoins énergétiques en fournissant le carburant pour fabriquer l’ATP qui est la molécule qui sert à produire de l’énergie donc qui permet à notre corps de fonctionner. Mais si elles sont apportées en trop grand quantité, au regard de nos besoins, les glucides sont stockés dans le tissu adipeux avec les acides gras. Les déloger de temps en temps avec une activité physique régulière ou des cures détox semble donc nécessaire pour éliminer par la même occasion les potentiels toxiques qui auraient pu s’y loger d’autant qu’on sait que ces derniers ont un tropisme pour les acides gras.
Les protéines
Les protéines, qu’elles soient végétales ou animales doivent, pour être utiles à notre organisme, nous apporter les 8 acides aminés essentiels que notre corps ne peut synthétiser et qui sont indispensables à son fonctionnement. Ce sont en quelques sortes les briques de l’organisme. A noter que la loi des minimums de Rubner dit que si un des acides aminés est présent, mais en plus faible quantité que les autres acides aminés présents dans cet aliment, l’ensemble des acides aminés ne pourront être assimilés qu’à la hauteur de la quantité de cet acide aminé le moins présent. C’est pourquoi on associe toujours dans les cultures ancestrales des céréales avec des protéines végétales pour éviter les carences lors d’une alimentation végétarienne. Pour les protéines animales, il faut savoir que leur qualité est très inégale selon les modes d’élevage car les animaux sont parfois nourris avec des céréales appauvries en micronutriments et riches en toxiques, ils peuvent être bourrés de médicaments et d’hormones de synthèse et voient de moins en moins la lumière du jour (je m’en réfère à l’actualité sur les élevages de plein air que les lobbys souhaitent faire interdire). Donc faire attention à la provenance des protéines animales que l’on achète est essentielle pour préserver sa santé.
Les lipides
Les lipides sont indispensables au fonctionnement de nos cellules et à la bonne communication entre elles car ils composent la membrane cellulaire et assurent sa structure à la fois intègre et fluide. Il existe plusieurs types de lipides, les acides gras saturés présents surtout dans les produits animaux et leurs dérivés), mono insaturés (avocat, oléagineux, huile d’olive,…) et polyinsaturés (les oméga 3 et 6 : petits poisson gras, huiles de lin,…). On a besoin de tous ces acides gras dans certaines proportions mais dans notre alimentation occidentale, on manque surtout d’acides gras mono insaturés et polyinsaturés. Ces sont des molécules fragiles qui peuvent facilement être altérés par la cuisson. C’est le cas des huiles d’olive non pressées à froid, donc chauffées qui, non seulement ont perdues leurs qualités nutritives, mais produisent des molécules néfastes pour notre organisme, on appelle ça les huiles « trans ». C’est pour cela qu’il est important de consommer des huiles de 1ère pression à froid (bio). Les oméga 3, dont notre alimentation « moderne » est malheureusement quasi dépourvue, alors que ce sont des anti-inflammatoires naturels majeurs, sont particulièrement fragiles et s’oxydent rapidement donc leur qualité ainsi que leur conservation dans un endroit frais à l’abri de la lumière est primordiale (préférer les bouteilles en verre car les lipides absorbent les molécules toxiques).
Les micronutriments
Les micronutriments sont de très petites molécules qu’on a trop longtemps ignoré vu leur taille mais qui sont pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et qui sont d’ailleurs actifs à très faible dose (c’est pas la taille qui fait l’effet !) : vitamines, minéraux et oligo-éléments.
Les vitamines A, D, E, K, C, B, sont indispensables à de nombreuses réactions chimiques et enzymatiques de l’organisme
Les oligo-éléments (chrome, fer, iode, cuivre, zinc…) et les minéraux (principalement le sodium, le potassium, le magnésium, le calcium, le phosphore et le souffre) assurent de nombreuses fonctions vitales et leur carence entraine à termes des dysfonctionnements au sein de l’organisme.
Aujourd’hui notre alimentation étant trop pauvre en micronutriments, du fait de nos modes de production et de l’appauvrissement des sols, nous sommes facilement sujets aux carences. Une pomme des années 50 équivaut à 100 pommes aujourd’hui d’un point de vu micronutritif ! Pour maintenir des taux acceptables, une alimentation vivante, vraie et variées constitue une solution tandis que des carences avérées par des analyses ou suspectes par des signes physiologiques devront faire l’objet de supplémentation (attention, demander toujours conseil à un professionnel avant de vous supplémenter car tous les compléments ne se valent pas).
Une alimentation vivante riche en macronutriments et micronutriments et pauvre en toxiques
Notre organisme a besoin de macro et de micronutriments pour fonctionner et pour cela il est indispensable de privilégier une alimentation vivante qui contient en quantité suffisante ces molécules. C’est une alimentation qui a subi le moins de transformation possible avec :
– des aliments les plus frais possible car les vitamines s’oxydent vites (jusqu’à 90% pour la vitamine C après quelques jours de récolte d’un légume riche en cette vitamine comme les épinards ou le brocolis). Pour cela on favorise au maximum les circuits courts, les achats chez les petits producteurs ou dans les AMAP, sur les marchés, les magasins bio ou en dernier recours les produits bruts surgelés bio.
– des aliments les moins transformé possible car les micronutriments surtout, sont sensibles aux variations de températures (privilégier d’ailleurs les cuissons douces) et qui n’ont pas subis d’apports en toxiques car ceux-ci se retrouvent ensuite dans nos tissus et créent de l’inflammation qui fait le lit de nombreuses pathologies.
Attention aux calories vides !
Les « calories vides » désignent les produits ultra-transformés car ils sont dépourvus des nutriments et de micronutriments indispensables à notre organisme. En effet, les céréales industrielles font l’objet d’un « cracking » mis en place par l’industrie agro-alimentaire pour faire un maximum de produits à partir d’un seul aliment brut mais avec pour effet de le dénaturer, de l’appauvrir. Leur but étant de démultiplier les produits transformés qui peuvent être réalisés à partir d’un seul et augmenter sa part de marché. Malin financièrement parlant mais catastrophique pour notre santé.
On me demande souvent quel est notre pouvoir en tant que consommateurs car aucune loi ne régit ça ? Saviez-vous que votre plus grand pouvoir en tant que consommateurs était le boycotte ? lorsque vous arrêter de consommer certains produits et qu’ils sont moins vendus, ils sont tout simplement retirés des étals de supermarchés, c’est le principe de l’offre et de la demande. Vous avez en fait plus de pouvoir que vous ne le pensez ! Et vous pouvez aussi tout simplement ignorer ces produits et vous ne vous en porterez que mieux.
L’alimentation occidentale s’est malheureusement éloignée des besoins physiologiques de l’être humain en réduisant les apports des nutriments et micronutriments et, à l’inverse, en augmentant les apports en acides gras saturés (huiles de fritures et excès de viandes), en sucres raffinés (cachés partout dans tous les aliments transformés) et en protéines de mauvaise qualité mais aussi en pesticides (perturbateurs endocriniens) et en AGE (produits issus des cuissons à haute température) qui contribuent à détraquer notre organisme.
Il me semble donc plus qu’urgent de revenir à une alimentation vraie avec des produits bruts.
Une alimentation vraie avec des produits bruts
La nourriture que nous consommons dans les supermarchés est une nourriture principalement transformée voir ultra-transformée.
Le prix, argument qui pousse certains à défendre la nourriture des supermarchés de la grande distribution, n’est pas un argument valable à mon sens, c’est juste ce que l’industrie agro-alimentaire a réussi à nous mettre dans la tête. Mais si on consomme des aliments bruts chez des petits producteurs, auprès d’AMAP en ville, sur les marchés, on n’obtient pas un repas plus chers que si on va dans une grande surface consommer des calories vides (dépourvues de nutriments et de micronutriments), emballées (donc là encore attention aux toxiques contenus dans ces emballage sans parler de l’impact écologique) et qu’on doit multiplier pour nous rassasier car c’est non seulement du vent mais aussi potentiellement des aliments très riches en toxiques pour notre organisme.
Mais il faut aussi se méfier de l’alimentation dites « saine » que l’on trouve dans les magasins bio et qui présentent aussi ces même calories vides sans les toxiques qui vont avec. Je pense par exemple des fameuses craquottes soi-disant « saine » issues de l’industrie du cracking (technique qui consiste à décomposer un aliment brut en plusieurs ingrédients qui seront utilisés pour la préparation d’autres produits alimentaires) qui n’apportent rien à part un prix exorbitant. Moi aussi je me suis fait avoir au début ! Revenons plutôt aux pains avec des farines anciennes et de la levure de boulanger, que l’on peut trouver de plus en plus facilement sur les marchés et dans certains magasins bio. En effet, à nutrition égale, pour une tranche de ce genre de pain, vous devez consommer l’équivalent de la demi-boite de craquottes qui vous aura couter le triple ! Et si vous trouvez ça pratique car c’est sec, pensez à la congélation du pain, ça aussi c’est pratique et bien meilleur pour votre santé.
A suivre dans la partie II
Et si on mangeait à la table de nos ancêtres ?
Faut-il consommer « bio » ou « raisonné » ?
Une transition alimentaire nécessaire
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A bientôt
Marie